Depuis 1980, la France est entrée dans une phase de désindustrialisation progressive, et cela pour de nombreuses raisons. La tertiarisation de l’économie a tout d’abord drastiquement diminué la part de l’industrie dans le PIB national, passant de 16,6% à 12,4%. Ensuite, dans un contexte de mondialisation, le fort coût de la main d’œuvre française reste un obstacle majeur au développement du secteur. Ces obstacles, aggravés par la crise de 2008 ont ainsi mis en difficulté des secteurs déjà fragilisés.
En effet, la crise financière a vu diminuer de presque 10% les effectifs dans l’industrie, et cela sans compter la baisse du nombre d’intérimaires, très présents dans ce milieu. Une inertie que l’on trouve également en matière de création d’emplois. Des 4,9 millions de travailleurs en 1974, il ne reste que 2,7 millions en 2011, et ce chiffre continuer sa chute depuis.
Les chiffres du déficit commercial sont également accablants. S’il était excédentaire de 10 milliards d’euros tous les ans jusqu’en 2003, il devient largement déficitaire dès 2005 pour atteindre 40 milliards d’euros.
L’industrie française, qui pourrait se sortir la tête de l’eau en innovant en matière de recherche et développement, fait au contraire pâle figure face à ses plus proches voisins. Il est vrai que notre tissu industriel est loin de ressembler à celui de notre homologue allemand, qui être en grande partie composé de petites et moyennes entreprises, ce qui lui apporte une stabilité non négligeable.
Le tableau est noirci par le désintérêt progressif du gouvernement pour le secteur industriel français, jugé dépassé et qui pâtit de la montée en puissance de secteurs économique à plus grande valeur ajoutée, comme celui des services.
Malgré tout, et à contre-courant de l’immobilisme que l’on assimile souvent à la France, des phénomènes de soutien à des entreprises industrielles se sont répandues depuis quelques mois, notamment grâce aux réseaux sociaux. Cela montre bien que, dans un contexte économique morose, la France est capable de se mobiliser pour sauvegarder son industrie.
« L’industrie du futur », vers un renouveau de l’industrie française ?
L’idée d’enrayer la désindustrialisation de la France s’impose aujourd’hui comme une nécessité pour le développement de l’économie. Car même en déclin, l’industrie garde son rôle moteur dans l’économie du pays en représentant 85% de sa recherche et développement, et les ¾ de ses exportations à ce jour. Le gouvernement a donc mis en place une réelle politique industrielle, en misant sur le concept « d’industrie du futur », qui formalise la voie à suivre dans les prochaines années.
Cette nouvelle politique veut redonner à la France une place de choix dans l’industrie européenne voire mondiale en améliorant sa compétitivité par une montée en gamme de ses produits, et en réduisant la pénibilité au travail tout en assurant une meilleure intégration des usines dans leur environnement.
Concrètement, il s’agira de soutenir l’investissement, d’assurer la modernisation des appareils productifs et d’accélérer la transition numérique du secteur. L’industrie du futur se définit comme « plus agile et flexible, moins couteuse et plus respectueuse de ses travailleurs et de l’environnement, grâce à un fort niveau d’automatisation et une intégration numérique de l’ensemble de la chaîne de production ».
Ce nouveau concept marque un tournant pour l’industrie française. Des décennies après l’apparition de la machine à vapeur, de l’apparition de l’électricité et de l’automatisation des chaînes de production, l’industrie du futur se dirige vers la « robotisation intelligente ».
Après des années de déclin, il semble donc que ce projet marque le commencement d’une nouvelle ère, plus radieuse et plus propice à une remontée en puissance de l’industrie française.