Après une longue période montrant des chiffres nettement inférieurs aux attentes du secteur, il était difficile de croire à une embellie de la sorte. Pourtant, les chiffres de l’année 2016 sont sans équivoque : +3% de croissance dans le logement neuf, +1% dans la rénovation, et +1,6% de croissance globale du secteur.
Cette hausse, qui met fin à une période particulièrement maussade, est due à un contexte économique qui a vu ses taux d’intérêts baisser drastiquement. Mais ce n’est pas la seule raison. En effet, le contexte institutionnel y a également fortement contribué, avec la mise en place :
• du dispositif PINEL offrant des possibilités de défiscalisation en immobilier neuf ;
• de mesures exceptionnelles de crédit d’impôt pour la transition énergétique ;
• de prêts à taux zéro pour les travaux de rénovation énergétique ;
• de commandes importantes d’HLM.
Ces améliorations notoires ont amené la diminution de 56% des défaillances d’entreprises de plus de 50 salariés, ainsi qu’une hausse des créations d’entreprises et des embauches, preuve d’un renouvellement et d’un renforcement de la confiance des entrepreneurs du secteur.
Les prévisions économiques
Si tous les indicateurs ne sont pas au vert (risque de hausse des taux d’intérêt à moyen terme), il est tout de même indéniable d’affirmer que la reprise d’activité dans le bâtiment est bien là, et elle sera d’autant plus marquée en 2017. La FFB prévoit ainsi un taux de croissance de 3,4% ainsi que la création de 10.000 emplois et 410.000 mises en chantiers de logements.
Même s’il faut remettre en perspective ces chiffres, notamment au regard de la chute de 21% de l’activité entre 2007 et 2015, ils redonnent espoir dans un renouveau rapide du secteur du bâtiment.
Les prévisions réglementaires et législatives
Comme à son habitude, l’influence législative de l’état jouera un rôle prépondérant en 2017, notamment grâce à une hausse des travaux de rénovation présentée dans le projet de loi de finances.
La lutte contre le travail illégal et la fraude au détachement va également passer à la vitesse supérieure, avec la mise en place de la carte professionnelle sur les chantiers, rendue obligatoire par la loi Macron de 2015 et présentée par Bernard Cazeneuve et Myriam El Khomri le 4 janvier dernier.
Véritables fléaux dans le secteur du bâtiment, le travail au noir et les travailleurs détachés seront de ce fait davantage contrôlés dans les prochains mois. La carte professionnelle viendra confirmer la bonne situation des intervenants sur un chantier et limitera ainsi l’impact du travail illégal et des ouvriers détachés, en nombre important sur les chantiers français.
Dans un contexte si favorable, il reste l’inconnue des élections présidentielles et législatives, qui pourraient amener à la remise en cause complète des dispositifs fiscaux qui dynamisent l’activité.
Le projet de loi de finances pour 2017 prévoit entre autres la suppression des exonérations de taxe foncière accordées aux logements sociaux. Un amendement voté par l’Assemblée Nationale dans le cadre du PLF tend également vers une suppression systématique de la taxe foncière sur les propriétés bâties pour les bailleurs sociaux dans les villes où plus de 25% du parc est social. Ces modifications mettent en péril la construction de 50.000 logements sociaux par an.
Face à ces doutes, il est primordial que le prochain gouvernement garde en l’état les outils de défiscalisation en faveur du secteur (PINEL et PTZ) qui, s’ils sont supprimés, entraîneraient la perte de 100.000 emplois dans le bâtiment.
Les prévisions technologiques
Les évolutions technologiques prouvent la capacité d’un secteur à se renouveler et à évoluer. Dans ce domaine, le bâtiment se démarque de nouveau.
La création des tuiles et ardoises photovoltaïques, qui vont radicalement changer le secteur de la couverture et du solaire, ainsi que Woodoo, start-up française qui a développé un bois avec des caractéristiques révolutionnaires, en sont des exemples parlants.
Elles montrent la propension à la résilience de la France et donnent confiance, s’il était encore nécessaire, en l’avenir du secteur du bâtiment. Les entreprises qui sauront saisir les opportunités offertes par ces nouvelles technologies connaîtront sans nul doute un franc succès à l’avenir.
L’année 2017 s’annonce ainsi propice pour le bâtiment et fait poindre un meilleur futur pour les entreprises, grâce à des mesures législatives favorables et des innovations technologiques comme vecteur de croissance.